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  "Des lambeaux d'imaginaire..."

Version longue d'un entretien paru dans Cultures Sud / Notre Librairie, n°170

 

 
 

Maghreb, Afrique Noire : pour l'écrivain, que représentent ces mots et les espaces qu'ils désignent ?
Ce sont des lambeaux d'imaginaires qui sont constamment décousus et qu'on essaie de rafistoler. Les frontières y sont tangibles, comme le soulignent les passages d'un pays à l'autre : difficiles, soumis à périls, et donc, quelque part, l'imaginaire aussi se casse les dents sur ces frontières. Cela renforce la méconnaissance : les territoires restent inexplorés, comme voué à la discrétion. Les jeunes du Maghreb ne font pas assez attention à ce qui se passe de l'autre côté dans l'Afrique subsaharienne, et vice-versa, j'en ai le sentiment. Il n'existe pas ce qu'on peut rencontrer en occident, où un auteur italien peut-être tout de suite perçu en Scandinavie où aux États Unis, ces autoroutes qui permettent à un génie d'aller très vite vers les autres et de se découvrir. J'ai de l'Afrique la perception d'un continent en charpie et son imaginaire fantastique demeure une pièce dans un puzzle qui n'a pas encore réussi à se faire et à se déterminer.

Et pourtant, la géographie de l'Algérie présente à la fois une sorte d'aspiration vers les côtes et une entrée, presque une entaille, dans le continent.
Il y a les deux : cette attraction qui est une influence permanente du désert, et puis il y a cette évasion qui s'évapore sur les côtes algériennes. L'Algérien est écartelé entre ces deux tendances. Nous sommes des extrémistes, que ce soit dans la pensée, dans le quotidien, dans les engagements, et c'est sans doute pour cela qu'on n'arrive pas à équilibrer les tendances, qu'on bascule d'un côté ou de l'autre. Soit on est du Sud et on est proche du Sahara, soit on est du Nord, et on est très ouvert sur l'Occident.

Est-ce alors pour cette raison que dans vos romans il y ait si peu de référence à l'Afrique Noire ?
Ce n'est pas une distance, c'est une méconnaissance, une ignorance. Je ne connais que le Mali. Je suis allé à Gao, en tant que membre du comité de suivi de la trêve. J'ai connu un peu le peuple malien, j'ai perçu ses déchirements manifestés par la rébellion et par la guerre, mais je ne peux pas imaginer les autres pays comme le Mali. Non, ce n'est pas possible. Voyez-vous, c'est ainsi : je peux concevoir l'Italie ou me projeter dans le fin fond de l'Espagne, mais pas en Afrique. Je suis incapable d'imaginer. Pire, il y a comme une sorte de blocage dans l'imaginaire, ce qui n'est pas le cas pour l'Europe ou pour l'Asie. Ce sont des contrées qui me parlent très vite. D'Afrique, ce qui me vient, ce sont des éclats, des malaises que je ne parviens pas à mettre en mots. Est-ce à cause du tribalisme ? de la coexistence des ethnies, des fractures qui remontent à la nuit des temps et qui continuent encore aujourd'hui à morceler toutes les identités et à émietter toutes les initiatives qui consistent à rassembler ces peuples autour d'un idéal commun ?

La guerre fratricide est pourtant aussi d'Algérie. Comment percevez-vous alors votre rapport à ces espaces différents que vous arpentez ?
Ce n'est pas du tout la même chose. Quand je suis en Algérie, je suis dans une quête permanente, névrotique. J'essaie de traquer toutes les traces de mon pays, pour essayer de remonter jusqu'à lui. C'est un pays qui m'échappe, quand même. Parce qu'il m'énerve, et qu'il ne livre pas tous ses secrets. C'est un véritable casse tête chinois. Par contre, quand je suis à l'étranger, par exemple en Europe, j'attends, je suis dans l'attente, j'attends comme une voix, j'attends comme un signe. Je me sens étranger, je ne veux pas m'imposer tout de suite. Je suis comme quelqu'un qui est dans une antichambre, dans une salle d'attente, à guetter ce signe qui le ferait entrer quelque part. Et puis je suis dans la prudence. En Algérie, je suis dans l'offensive aveugle, et j'ai une très grande confiance dans les risques que je prends. Je ne me sens pas diminué, je ne me sens pas vulnérable, je me sens pratiquement inexpugnable en Algérie. J'ai le droit de dire ce que je veux parce que c'est mon monde. C'est un pays que je secoue, que j'essaie d'interpeller, à qui je fais subir un interrogatoire musclé, toujours. À l'étranger, c'est forcément différent. Il y a des villes qui me parlent très vite : Florence m'a tout de suite interpellé, mais Dublin m'a tourné le dos. Elle était un peu agacée par ma présence. Il m'est impossible de percevoir une ville autrement qu'en la personnalisant, en relevant son talent, ou sa médiocrité. J'ai des rapports assez humains avec les villes.

Revenons à la guerre, aux guerres fratricides. Vos romans racontent aussi des projets politiques avortés, cette difficulté à alimenter une espérance démocratique vivante et non mortifère, où l'on semble attendre le "vote des bêtes sauvages", pour reprendre le mot de Kourouma. Vous même écrivez dans L'Imposture des mots : "Souvent, les fauves font montre de plus de retenue que nous". Peut-on quand même essayer d'identifier des proximités ?
Tous les combats tendent vers un espoir, aussi monstrueux soit-il, aussi stupide nous apparaisse-t-il. Ce qui se passe en Afrique, trop souvent, nous apparaît d'une médiocrité intellectuelle insupportable. Je crois que les conflits sont très différents. Ramener tout au tribalisme pose problème, vraiment. Ce sont des jeux d'actions et de réactions en chaîne. On l'a vu au Kenya encore, où le politique a été ramené au plus dérisoire, mais dans le sang et dans l'incendie. C'est stupide. Il ne faut pas ramener ces guerres à leurs conséquences, il faut considérer leurs fondements. En Algérie, les gens sont beaucoup plus mûrs. Contrairement à une idée reçue, il n'y a pas de guerre civile en Algérie. Il y a un intégrisme, qui est un phénomène international, qui a essayé de trouver des espaces vitaux et bien sûr il a choisi de prospecter en territoire musulman. Mais la société civile demeure quand même très vigilante. On n'a pas vu par exemple un village algérien aller dans un autre village et massacrer les habitants. Nous sommes tous massacrés par les mêmes ennemis de ce peuple. En Afrique, c'est totalement différent. Les parties en présence ressemblent à deux fils électriques dénudés et il suffit qu'ils se touchent pour qu'il y ait cette réaction absolument repoussante. Ce qui est le plus inquiétant, c'est qu'en Afrique, il n'y a plus de recul, il n'y a plus de lucidité, il n'y a plus de sagesse. Ainsi, les "génocideurs" au Rwanda sont encore persuadés, face au tribunal, d'être les victimes de ceux qu'ils ont éliminés et prennent les postures de bouc émissaire, de victime expiatoire.

Et c'est peut-être cela qui empêche l'Afrique de relever la tête. Les réconciliations sont imparfaites : c'est toujours sur le sang encore frais, les plaies toujours ouvertes, et on est toujours prêt à répondre à la provocation.

Mais est-il si certain que les choses fonctionnent en soi, sans rapport avec le monde, considéré dans ses interactions ? Pensez-vous, par exemple, que la pensée de Frantz Fanon puisse être un levier pour comprendre ces phénomènes, cette mauvaise foi, notamment ?
La pensée de Fanon est toujours d'actualité. Il a très vite compris où allait l'Afrique. Et où allait aussi l'Occident. Tous les rapports sont des rapports de force. On est très loin de l'empathie, et très proche de la prédation. Chaque partie essaie de surexploiter l'autre, de lui voler tous ses biens et de l'assujettir. Fanon a vu juste, par exemple, que, malgré les extraordinaires travaux qu'ils ont accomplis pour leur indépendance, les Algériens allaient faire l'objet d'une régression. Si une société ne dispose pas d'une plate forme intellectuelle assez consistante, s'il n'y a pas de personnalités fortes en mesure de conseiller une nation, de réfléchir à un projet politique, et d'asseoir de façon culturelle la venue et l'avenir d'une nation, alors cette nation va droit dans le mur.
Le temps est venu de revenir à cette œuvre majeure, qui concerne en même temps l'occident, parce que lui aussi donne l'impression de s'effondrer intellectuellement. Il ne pense plus, il ne réfléchit plus. Il est assujetti à des considérations roturières, purement économiques et financières, sans considération de l'homme, de la famille, de la pensée, en tant que génératrice de toutes les espérances. On est dans le calcul, on est dans la rentabilité, on est dans la mesquinerie, dans des tractations sordides et machiavéliques. Depuis mon recul, je vois l'occident se banaliser, se bananiser : ça ressemble de plus en plus à des républiques bananières avec des dictateurs qui se silhouettent à l'horizon. On voit les mêmes cours que chez nous ou dans les sultanats, avec les mêmes trafic d'influences, le même népotisme, et le discours qui est adressé à une nation non pas avertie, mais à une nation cheptélisée. Dans les livres, à la télévision, l'attention est captée par le dérisoire, tout ce qui est réducteur, tout ce qui est indécent. Et ce superbe occident est en train d'épouser les dérives que connaissent d'autres continents, ou bien les pays musulmans. On est dans la même déconfiture.
L'occident n'a pas le droit de tomber si bas. Parce qu'il n'a qu'à lever les yeux, qu'à ouvrir sa fenêtre pour voir son génie s'étaler à chaque coin de rue. Il a des lois, il a des parlements. En Afrique, il n'y en a pas : on ouvre sa fenêtre, si on a une fenêtre, ou bien on regarde par le trou dans le mur et que voit-on ? Rien.

Votre jugement est sévère. Faites-vous le même en ce qui concerne la littérature ?
Il y a des postures qui différencient nettement l'Afrique noire du Maghreb, ce sont celles des écrivains, qui sont des porteurs d'espoir. Chaque pas qu'ils font dans la vie est une prouesse, tant il a fallu déployer d'énergie pour qu'ils parviennent à devenir justement ces porteurs de paroles. Ces écrivains arrivent de loin. Au Maghreb, c'est justement tout à fait le contraire. Il y a une haine implacable entre les écrivains et les artistes du Maghreb. Je suis l'incarnation, le miroir qui reflète le mieux cette haine et ce rejet. Nous n'arrivons pas, parce que nous demeurons cheptélisés par le pouvoir à construire cet idéal, cette utopie dont sont bien plus souvent porteurs les écrivains d'Afrique noire. Qu'est ce que l'utopie ? Quand tous les rêves sont éconduits, il reste l'utopie pour les réinventer. Sinon, c'est foutu. L'utopie est le premier jalon nécessaire à l'humanité pour se réinventer. Et il faut en convenir, l'utopie n'existe pas au Maghreb, alors qu'on la perçoit de manière très forte chez les écrivains de l'Afrique noire. Pour exprimer ce malaise, je vous fais la proposition suivante : si vous voulez entendre dire du mal d'un écrivain algérien, allez rencontrer un autre écrivain algérien. Chez nous, un écrivain, c'est d'abord quelqu'un qui n'admet pas que les autres ne reconnaissent pas qu'il a écrit un chef d'œuvre. On est dans la schizophrénie : on crée des cloisons, on s'enferme dans sa propre folie. On n'a pas l'ambition de construire des ponts.

Mais alors comment rendre compte de votre propre participation à un livre comme Nul n'est une île, publié en 2003 à Montréal par Mémoire d'encrier, dans le sillage du salon de Cayenne ?
Oui, exceptionnellement il y a eu des points de rencontre. Nous avions tous passé une semaine extraordinaire à Cayenne. Je ne connaissais aucun de ces écrivains. Mais j'ai été tout de suite adopté. C'est cette spontanéité, et quelque part cette naïveté que nous avions tous adoptée à ce moment et dans ce lieu qui nous manque à nous, écrivains du Maghreb. Nous demeurons dans notre mégalomanie, nous perdons le sens du discernement, toute humilité et bien sûr chacun essaie de crier plus fort que l'autre non pas pour se faire entendre, mais pour supplanter la voix de l'autre. Alors que pour faire peur à ce destin qui s'acharne contre nous, il faudrait réunir toutes nos voix et pousser un rugissement tonitruant.

Est-ce alors le ce rcle des écrivains du "Sud" qui devrait être plus marqué ? Est-ce qu'un manifeste comme celui des écrivains du collectif pour la littérature-monde ne rend pas possible une sortie de ces catégorisations à la fois impropres et réductrices ?
Littérature-monde ? Je trouve cette posture complètement ségrégationniste, parce qu'elle consiste à rehausser le prestige des uns et à réduire le travail des autres. Moi, je suis un écrivain algérien, traduit en trente langues. J'ai un lectorat immense, en Asie, en Amérique ou ici en Europe. Je suis beaucoup plus connu en Asie que dans le monde arabe.
Non, je crois que tout dépend du talent. Face au talent, le lecteur se fiche complètement de ces catégories. Il cherche un auteur et s'il adhère à ce qu'il dit, s'il découvre en lui sa propre voix, il va le suivre jusqu'au bout. Il faut aussi reconnaître que nos écrivains ne fournissent pas les efforts suffisants pour s'imposer dans le monde. Ils se contentent d'être parrainés. Le plus grand danger pour un écrivain, c'est d'être parrainé. Moi si je l'avais été au départ, jamais je n'aurais écrit ni L'Attentat, ni Les Hirondelles de Kaboul ni Les Sirènes de Bagdad. Et encore moins le livre que je suis en train de terminer. Je me serais contenté de poursuivre la série des enquêtes du commissaire Llob. Il ne faut pas se contenter de protester contre la hiérarchisation du talent et du génie, il faut prouver qu'on vaut beaucoup plus que ceux qui vous hiérarchisent. Ce que j'ai déploré dans cette lettre manifeste -ou lettre testament- de la littérature monde, c'est que ce sont des auteurs généralement soutenus, primés, et consacrés par la France qui l'ont écrite. Moi, je ne suis soutenu par personne, au contraire, je suis disqualifié d'avance, et je n'ai jamais été consacré par l'institution littéraire française, alors que mes tirages sont importants. Eux qui sont consacrés avant d'avoir même terminé leur livre, ils éprouvent le besoin de renier leurs appuis. Moi, je suis dans le monde, parce que j'ai travaillé pour cela, parce que je ne suis pas parrainé, parce qu'il faut que je prouve aux autres ce dont je suis capable. Je ne peux pas intervenir dans ce manifeste, je n'ai pas besoin de cela. Si l'on est classé quelque part c'est parce qu'on n'a pas réussi à convaincre que l'œuvre vaut beaucoup mieux que cette classification. Certes, il faut aussi le reconnaître, il y a des stéréotypes qui ont la peau dure et qui continuent à nous gâcher l'existence. Mais c'est à nous et à personne d'autre de renverser ces stéréotypes.

Mais pourquoi ne m'ont-ils pas sollicité pour la rédaction de ce manifeste ? Il y a déjà du clanisme chez ceux qui refusent d'être enclavés, et ils excellent ici dans l'exercice de l'exclusion. Il sont déjà injustes avec les leurs, alors comment seraient ils justes avec les autres ? Mais il faut quand même le relever, ce sont surtout des auteurs qui appartiennent à des maisons apparentées. Tandis que moi, j'ai déjà un handicap, qui est comme le cliché absolu qui me concerne. La plupart des notices qui concernent mes livres contiennent ceci : "…ancien militaire…". Je suis d'emblée disqualifié. Mes lecteurs doivent déjà soulever cette barrière. Les postures, aussi, sont aussi différentes. Certains des auteurs signataires sont des "exilés". Moi, je ne suis pas un exilé. Je suis un immigré. Personne dans mon pays ne peut me dire de foutre le camp. J'y fait ce que je veux, parce que je suis chez moi. Si ces auteurs veulent grandir dans l'estime des autres, il faut qu'il renoncent à la posture de victime expiatoire comme à traîner leurs pays dans la boue. Moi, quand j'attaque mon pays, j'attaque un système, et je mets en scène des Algériens qui sont positifs, qui se battent pour l'idéal d'une nation. Ça n'a rien à voir avec ceux qui présentent les pays d'Afrique, ou bien l'Algérie, ou le Maroc, comme un dépotoir qui aurait pour vocation de ne produire que des ordures et des détritus humains. Cela, je ne le supporte plus. Il ne faut pas oublier qu'il y a des lecteurs, qui nous regardent à travers nos textes, et qui ont besoin de gens sincère.; Il faut qu'ils se réinstallent, ces auteurs, dans leur sincérité, et après ils pourront revendiquer le monde.

Il y a donc une morale de l'écriture ?
Pour moi, la morale est fondamentale. Je ne peux pas capter un lecteur pendant des heures, et passer mon temps à lui mentir et à l'apitoyer. Le lecteur a déjà l'extrême générosité d'acheter mon livre. Je n'ai pas le droit de le décevoir. Donc, quand j'écris mon livre, il faut que mon histoire soit forte et consistante. Sinon, ce n'est pas la peine. Moi, je me tue à écrire un livre. J'écris dans une langue que je ne parle pas. J'ai commencé à parler français, et encore je ne le parle que de façon assez médiocre, qu'à partir de janvier 2001. Et quand j'écris, chaque phrase, je la réinvente. Toutes les formules, tous les aphorismes sont à moi. Je n'ai pas de ces automatismes qui me replongent immédiatement sur quelque chose qui est très courant. Il faut que je me batte. Parfois, certains mots d'une grande banalité m'échappent. Je n'en dors pas de la nuit. Je leur trouve des substituts qui sont assimilables à des barbarismes, jusqu'au moment où le mot revient, et a la gentillesse de me dire : "me voici". C'est cela le travail d'un écrivain. L'écrivain ne s'achève ni dans la protestation, ni dans la revendication identitaire, mais il s'ouvre sans cesse à l'universel, qu'il souhaite incarner.

La morale, alors, n'est elle pas le dernier espace de résistance face aux impostures du politique, et surtout, à la médiocrité ?
J'ai toujours porté la morale en bandoulière. Quelquefois en bouclier. Elle ne m'a jamais quitté, et m'aide à survivre dans un monde de connivences, de méchancetés gratuites, de jalousies, d'exclusion. C'est peut-être cela aussi qui m'a permis de convaincre mon lectorat. Je ne peux vivre sans morale. Je suis musulman pratiquant, non pas parce que je crois au Paradis, mais parce que je veux m'installer dans la morale. Je suis très scrupuleux vis à vis des uns et des autres. Si par exemple je venais à blesser quelqu'un par inadvertance, par maladresse, je souffrirais deux fois plus que lui. La morale permet à l'humanité d'avancer depuis la nuit des temps, et si elle venait à disparaître, alors l'humanité replongerait dans cette nuit.

 

 

 

  Mise à jour le : 24/01/09